♦ Présentation

Le Taureau « Raço di Biòu », anciennement dénommé Camargue, est un des emblèmes de la Camargue.

Dans la diversité des races que l’on trouve en France, la Raço di Biòu est particulière.

Race, semi-sauvage, emblématique du paysage camarguais, elle est élevée de manière traditionnelle et extensive, voire très extensive, c’est-à-dire que le taux de chargement ne dépasse pas 1,4 UGB/hectare. La conduite des bêtes se fait à l’aide du cheval, la plupart du temps de race Camargue, et dans des équipements adaptés (clos de tri, toril, couloir de contention, char1 mais pas d’étable).

C’est une race rustique adaptée aux milieux dans lesquels elle vit. Elle pâture toute l’année en extérieur, historiquement sur des sols marécageux et salés, non propices à l’agriculture (marais, roselières, sansouïres…). Cela permet ainsi de maintenir ouverts les milieux où vivent d’autres espèces animales et végétales sauvages.

Elle n’est élevée ni pour la production de lait ni pour celle de viande mais pour participer à un sport, la course camarguaise. La sélection n’est pas basée sur des caractères zootechniques quantifiables mais sur l’aptitude à la course, le comportement en arènes.

La Raço di Biòu est une race locale. En effet, l’ensemble de son effectif est concentré sur un faible territoire, constitué de quatre départements : l’Aude, les Bouches-du-Rhône, le Gard et l’Hérault. Elle est, par ailleurs, reconnue « menacée d’être perdue pour l’agriculture » par arrêté ministériel. L’effectif de femelles reproductrices est inférieur à 20 000 têtes.

Depuis 2006, le Livre Généalogique de la Raço di Biòu (LGRB) détient l’agrément d’Organisme de Sélection (OS). En 2014, lors de son renouvellement, le LGRB s’est alors engagé à mettre en oeuvre un plan d’élevage afin de permettre un meilleur suivi des populations. Sa vocation est de conserver le potentiel génétique de la race afin d’en assurer sa sauvegarde.

L’objectif de tout manadier, sélectionnant pour la course camarguaise, est de produire un Biòu d’Or. Ce titre est pour eux la récompense de leur travail, des efforts fournis et des sacrifices faits. Le rêve suprême est de voir naître à la manade un « dieutaureau »3, comme il n’en apparait que rarement.

Les élevages de taureaux Raço di Biòu sont répartis sur deux régions : Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ils sont concentrés sur quatre départements du littoral méditerranéen : l’Aude, les Bouches du Rhône, le Gard et l’Hérault (Tableau 1).

Au 31 décembre 2017, la race compte un effectif total de 20 233 têtes pour 5 149 vaches reproductrices.

♦ Elevage

Les courses camarguaises ont lieu dans des arènes homologuées pour la pratique de ce sport. Une présidence composée d’un président de course, d’un délégué de la FFCC et d’un jury se chargent du bon déroulement de la course et du respect du règlement.

Lors d’une course standard, six taureaux appelés cocardiers se succèdent au centre de la piste. La course se déroule en deux temps, une première partie avec le passage des trois premiers taureaux, un entracte de quinze minutes puis le passage des autres taureaux. Chaque taureau, en fonction de son comportement en piste et de son caractère, a un ordre de passage prédéfini. Les taureaux se succèdent dans l’arène et restent au maximum quinze minutes en piste. Leur entrée est annoncée par une première sonnerie de trompette. Le président de course annonce le nom du taureau, la manade à laquelle il appartient ainsi que son numéro de travail. Le taureau dispose d’une minute pour se familiariser avec l’environnement des arènes. Une deuxième trompette sonne annonçant l’entrée des raseurs et des tourneurs en piste.

A partir de ce moment, les hommes et le taureau s’affrontent autours des attributs fixés sur la tête du taureau. Pour cela, les raseurs doivent s’approcher le plus près possible de l’animal et « poser la main » sur sa tête entre les deux cornes afin de décrocher les attributs à l’aide d’un crochet (Figure 18). Le taureau rentre au toril lorsque ses quinze minutes sont écoulées ou avant si ses attributs ont été tous levés.

♦ Association

Le Livre Généalogique de la Raço di Biòu (LGRB) défend les particularités de ces élevages menés en semi-liberté par 140 éleveurs. Notre association, créée en 1999, a pour missions la gestion de la race dans son ensemble, sa promotion pour la course camarguaise et la défense des intérêts de la profession.

Depuis 2008, le Livre Généalogique est agréé organisme de sélection. Il définit ainsi les caractéristiques de la race, le programme de sélection, tient le livre généalogique et gère le fichier racial avec la délivrance des documents officiels des reproducteurs. Il s’occupe également de la promotion de la race en France et à l’étranger. Cet agrément permet aussi aux éleveurs de faire reconnaître les spécificités de la Raço di Biòu et d’obtenir des dérogations réglementaires nécessaires à la conduite de leur troupeau.

♦ Atouts de la race

Spectacle et ferveur locale (taureau star, taureau dieu), animaux rustiques et autonomes (Pour s’alimenter, mettre bas etc), ouverture des milieux beauté des paysages, travail et sélection du cheval (mettre en lien notre site avec celui de l’Aecrc), viande prisée valeurs nutritionnelles.